Les statistiques de l’INSEE scrutent les chiffres relatifs au niveau de vie des français.

En 2009, (le temps de valider les chiffres, les études ont toujours un peu de retard) 130 000 divorces et 17 000 ruptures de Pacs. On le sait, et j’ai déjà eu l’occasion d’écrire à ce sujet : rompre une union a des effets non négligeables sur le niveau de vie. Et ces effets ne sont pas les mêmes sur les hommes et les femmes…

Après rupture (divorce ou rupture de Pacs, observés ici en 2009), le niveau de vie des femmes baisse de 14,5 % en moyenne entre 2008, où elles vivaient en couple, et 2010, où elles vivent sans conjoint. Il aurait augmenté de 5,5 %si elles étaient restées en couple.

Pour les hommes vivant sans conjointe en 2010, le niveau de vie après rupture est plus élevé en moyenne qu’avant (+ 3,5 %), mais cette hausse est moindre que s’ils étaient restés en couple (+ 6,5 %). Hommes comme femmes perdent donc financièrement à se séparer, avec une perte plus importante pour les femmes.

Ainsi, la perte de niveau de vie directement imputable à la rupture est de l’ordre de 20 % pour les femmes et de 3 % pour les hommes. Ces variations sont particulièrement sensibles à la part qu’apportait chaque conjoint dans les revenus du couple résultant en partie de la spécialisation entre travail domestique et travail professionnel rémunéré. Les femmes qui apportaient peu ou pas (moins de 40 %) de ressources au ménage durant leur vie maritale perdent le plus (26,5 %en moyenne), tandis que celles qui gagnaient plus que leur conjoint gagnent en niveau de vie (+ 1 % en moyenne). Les variations de niveau de vie des mères dépendent assez peu du nombre d’enfants à charge avant la rupture, contrairement à celles des pères. Les prestations sociales et dans une moindre mesure les pensions alimentaires versées entre conjoints limitent en effet les pertes que connaissent les mères de familles nombreuses.

C’est la raison pour laquelle la prestation compensatoire reste d’actualité…