En 2016, en France, 123 femmes sont mortes sous les coups de leur partenaire (conjoint, concubin, pacsé ou ex) et 34 hommes, soit une femme tous les trois jours et 3 hommes par mois.

Les violences au sein du couple sont protéiformes (physiques, sexuelles, verbales, psychologiques) et fréquemment répétées.

Elles ont provoqué pour cette année 252 décès.

Au sein d’un couple, elles sont majoritairement commises sans présence d’addiction ou de substance susceptible d’altérer le discernement de l’auteur et de la victime (60.14 % des cas). Le lieu de commission varie mais reste en grande partie le domicile du couple. Elles aboutissent parfois au suicide ou à la tentative de suicide de l’auteur (34,06 % des auteurs d’homicide se sont suicidés, 7,25 % ont tenté de le faire).

Dans le contexte intrafamilial, cinq affaires ont donné lieu à la mort de neuf mineurs. Ils ont été tués par leur père en même temps que leur mère.

Mais surtout, les mineurs sont davantage des victimes indirectes. Ils sont témoins (les faits ont été commis devant eux) ou présents lors des faits ou encore deviennent orphelin de père et/ou de mère.

 

Les violences au sein du couple donnent rarement lieux à un dépôt de plainte. Moins d’une femme sur cinq déclare avoir déposé plainte. La consultation d’un professionnel de santé constitue le premier recours des victimes de ces violences (24 % ont consulté un médecin).

En 2016, les forces de sécurité ont enregistré 109 920 victimes de violences commises par des partenaires dont 88 % sont des femmes (96 730 femmes et 13 180 hommes). Au total, le nombre de personnes condamnées est de 17 660, particulièrement des hommes (96 %). A noter cependant que les hommes victimes de violence ne portent pas plainte… J’ai plusieurs clients -hommes- victimes de violence avérées, et il est quasi impossible de les convaincre à déposer plainte (déni, regard des autres sur eux…)

Après avoir augmenté les trois premières années depuis leur création, le nombre des ordonnances de protection tend à se stabiliser (1 456 en 2016, 1 459 en 2015, 1 302 en 2014, 1 184 en 2013). Il faut cependant noter qu’il est très difficile d’obtenir une ordonnance de protection. Il faut en effet, avant même de pouvoir plaider l’ordonnance de protection, convaincre le Juge de donner une date rapprochée pour que puisse être plaidé le dossier. Dans le contexte actuel où nos magistrats sont totalement débordés, c’est déjà une gageure…

 

La lutte contre les violences faites aux femmes progresse. Le 25 novembre 2017, dans un contexte de révolte contre les violences sexistes, le président de la République a présenté plusieurs propositions et a déclaré vouloir faire de l’égalité femmes hommes une grande cause quinquennale.

Références