La Cour de cassation vient de confirmer la décision d’une Cour d’Appel qui avait tranché, en bon sens, sur qui devait décider du sort des cendres d’une femme : Malade depuis plusieurs années, elle avait appelé ses deux enfants à venir la voir, avant de subir une intervention chirurgicale. Elle décède juste avant l’arrivée de son fils, tandis que sa fille qui suivait une retraite bouddhiste sans intention de se déplacer. La famille décide d’incinérer la défunte et se met d’accord pour déposer l’urne dans le caveau de la famille de son père. En attendant, les cendres sont laissées au domicile de la défunte. Mais un désaccord survient entre les enfants au sujet de la succession et la fille, mécontente, change d’avis quant au sort des cendres de sa mère : évoquant les propos de cette dernière auprès d’un ami quinze années plus tôt, elle demande leur dispersion dans les montagnes ariégeoises.

Les juges saisis du différend constatent que les dernières volontés de la défunte sont inconnues, et cherchent à déterminer la personne la mieux qualifiée pour décider des modalités des funérailles. Ils relèvent que seul son fils s’apprêtait à se déplacer au chevet de sa mère. De surcroît, sa fille s’est opposée à son frère pour des considérations liées au règlement de la succession, sans que son comportement soit révélateur d’une proximité particulière avec sa mère. Ils en déduisent que le fils de la défunte doit décider du sort des cendres.

Chaque fois que j’ai eu l’occasion de plaider (en défense, dois-je le préciser ?) une de ces tristes affaires, je me suis retrouvée face à un juge qui, un peu désemparé, ne comprenait pas qu’on puisse se retrouver devant lui…

Un recours à une médiation en urgence aurait, en réalité, été tellement préférable… On ne redira jamais assez l’importance, dans ces affaires relevant de l’intimité des familles, de trouver une solution amiable…